Intervention de Jérôme Guedj

Séance en hémicycle du mercredi 26 octobre 2022 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 — Article 35 (appelé par priorité)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Guedj :

L'habitat inclusif, c'est l'avenir. Au moment de prononcer cette phrase, je veux rendre hommage aux travaux de Denis Piveteau et Jacques Wolfrom, dont le rapport a beaucoup inspiré les dispositifs mis en place, qui vont aboutir à une transition du forfait habitat inclusif, dédié à la structure et géré par les ARS à hauteur de 50 ou 60 000 euros par projet, vers une prestation individualisée versée par les départements. Cette évolution me paraît tout à fait cohérente avec la logique d'implication des départements dans les stratégies de prévention de la perte d'autonomie et d'accompagnement des personnes en situation de handicap et des personnes âgées dont la dépendance peut être avérée – il existe des habitats inclusifs dédiés aux personnes touchées par la maladie d'Alzheimer.

Je voudrais cependant relayer une inquiétude : comment pouvons-nous être certains que la totalité des 73 millions d'euros voués être supprimés va se retrouver intégralement – c'est compliqué, puisqu'il ne s'agit pas de la même enveloppe – dans le financement du déploiement de l'aide à la vie partagée par les départements ? Ces derniers jouent le jeu, ils ont signé avec la CNSA les conventions permettant de lancer les appels à projets qui, d'ores et déjà, se multiplient sur le territoire.

En la matière, où la notion d'État stratège prend tout son sens, je m'interroge sur le rythme d'engagement des projets. Le chiffrage est complexe mais, en tout état de cause, on compte moins d'un millier d'habitats inclusifs ; ce sont 10 à 15 000 personnes qui y vivent, alors que le rapport Piveteau-Wolfrom évoquait un objectif de 150 000 personnes – à titre de comparaison, 600 000 personnes vivent actuellement en Ehpad. Si l'on veut que le nombre de personnes qui vivent en habitat inclusif se rapproche de celui des résidents en Ehpad, alors il faut changer de braquet en termes de mobilisation des départements et de montant des crédits affectés par la CNSA à la conférence des financeurs de l'habitat inclusif.

En résumé, nous avons un dispositif qui fonctionne, ce dont je me félicite, mais nous devons maintenant mettre les fers au feu pour atteindre l'objectif de 150 000 personnes en habitat inclusif à l'horizon 2030.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion